Lettres, courbes et traits; instants d'ailleurs et rêves de demain...
Je me complais dans les mots, dans les phrases, les traits, un crayon, une surface, et j'oublie tout. Le temps d'un dessin ou d'une histoire, et la seule chose qui m'importe c'est de gommer, raturer, réussir à exprimer ce que je vis.
Alors que
la pluie tombe, heurte ma fenêtre et que chaque goutte glisse le long de la
vitre…
Tracy
Chapman résonne à mes oreilles, emplissant mon cœur de vibrations, d’une foule
d’émotions que je ne pourrai décrire.
Quand je
prends le train, que je pars pour n’importe quelle destination, je suis
heureuse. Je sens que ma vie est dans cet instant, celui de transit, lorsque je
suis assise, avec tant d’autres passagers, pour un ailleurs, sans doute
meilleur…
Voir le
paysage défiler, couler, comme si je revenais à la source, à ma source. Mon
cœur bat plus vite, à chaque mètre parcouru, à chaque arbre qui passe, à chaque
voiture dépassée. Car je sais Où je vais. Vers ce que je veux. Vers ce que j’ai
choisi.
Qu’importe
si je me trompe. Qu’importe si je tombe… Je n’ai que faire de ce que pensent
les autres. Je vis pour moi. Uniquement pour moi. Egoïstement…mais si je ne le
fais pas, qui vivra pour moi ?
On a qu’une
vie, merde! Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de ne pas avoir assez vécu.
De ne pas avoir assez parcouru son regard. De ne pas avoir assez touché son
visage.
Celui de la
liberté, celui de mon cœur, celui de ma franchise. Je sais ce que je veux. J’ai
choisi.
Qu’importe
votre avis ! Qu’importe votre regard ! Je le subirai. J’assumerai. Et
je vous regarderai à mon tour, droit dans les yeux. Car je n’ai pas peur. Je
veux parcourir le monde et voir, rencontrer, aimer.
On me dit
marginal, on me dit parfois étrange. Mais on me dit surtout indépendante. Mes
amis sont là, pour moi. Même s’ils n’acceptent pas toujours mes choix, même si
parfois ils ne veulent pas suivre la même voie, ils seront là si je le demande,
si j’en ai besoin. Car ils sont vrais. Et c’est en ça qu’ils sont mes amis. Je
n’ai besoin que d’eux, de lui, d’elle, de certains en particulier. Pour cette
situation, ce chemin que je prends.
J'ai pris une décision,celle de reprendre ma vie là où je l'avais laissée, il y a de cela plus d'un an.
Nous avions créée une bulle d'amour et de tendresse, où nous étions seuls maîtres de notre destinée, du moins le pensais-je. Après rélfexions, pérégrinations et pèlerinage intérieur, je me rends compte de mon erreur, je suis désormais de retour à mon âge véritable, je retourne aux sources, avec comme maîtres mots farniente et carpe diem.
J'ai besoin de m'amuser, de profiter du temps qui passe et qui va si vite. Nous sommes tous encore si jeunes et avons le droit de vouloir tout oublier, le temps d'un été.
Le soleil est là et réchauffe mon corps et mon coeur. Ce ne fut pas facile, mais me voilà retournée à une liberté de voyager, de réaccéder à mon esprit et à mon âme d'il y a si longtemps.
Je ne pense ni reproches ni mauvaises pensées, juste un merci au temps passé, à ce que nous avons vécu et qui restera sublime malgré ce que l'on pourra se dire dans les prochains jours.
Tracasse l'ami, je vais bien. Je vais même très bien. Je suis libre de vagabonder et d'oublier, de faire des conneries à un nombre élevé, à me prendre des fous rires et à m'envoler!
Alors que le monde évolue, l'humanité disparaît au profit du profit. Comment réagir face à un monde en proie à tant de malheurs, de désespoir et de déchets?
La bêtise humaine déborde dans nos vies, à
chaque instant elle nous éclabousse et salit nos pensées. Nous perdons
nos âmes d'enfants pour ne garder que notre cruauté dénuée du sens du
bien et du mal. Où allons-nous?...
Je ne sais plus comment réagir face à la vie et ses innombrables horreurs. je suis face à un dilemme si grand que ma conscience s'écrase. Que puis-je faire, moi, si jeune et si dénuée de pouvoirs? Je n'ai que celui des mots, j'en use allègrement afin de poser ma pierre sur le grand édifice de l'Humanité. Posez-la, vous aussi. Aidez-nous contre cette maladie si peu guérissable qu'est la CONNERIE.
C'est un texte que j'ai écris dans le cadre d'un concours qui s'appelle "Achève moi et sois publié" du journal Le Soir. Savourez ^^
Pas
à pas
Si on t'avait dit qu'un jour, tu marcherais à pied,
le long de la route, avec un jerrycan d'essence au bout du bras, tu ne l'aurais
pas cru. Pas sur la nationale qui passe derrière chez toi, pas à cinq minutes à
pied de ta villa. On tombe en panne au bout du monde, au coin d'un bois, au
bord d'une falaise, aux portes du désert, pas dans l'allée de son garage, entre
le portillon électrique et la boîte aux lettres. Pourtant, cette nuit, tu
marches et tu sais que la station-service la plus proche est à douze
kilomètres. Une fameuse distance, à tailler dans le noir, guidé par la peinture
blanche au bord de la route, la silhouette des poteaux parfois et la lumière
aveuglante des phares, de temps à autres.
Les voitures te dépassent sans s'arrêter.
Un homme seul au bord de la route, ça fait peur. On appuie sur la pédale, le
moteur gronde et toi, toujours silencieux, tu vois les feux rouges s'éloigner,
rapetisser puis disparaître. Tu marches sans tourner la tête et cette solitude
te fait un bien fou. Même si le bidon de plastique pèse dans ta main, même si
le bruit de l'essence secouée flique et floque au rythme de tes pas, tu
savoures le calme de cette route de nuit.
Tu te demandes d'ailleurs pourquoi tu marches si rarement, pourquoi, comme tous
les autres, tu t'assieds derrière ton volant pour le moindre déplacement. Sans
doute parce qu'on a toujours payé ta voiture, ton essence, ton assurance. Parce
que tu travaillais pour une des plus grosses compagnies pétrolières aussi. Tu
roulais en quatre-quatre comme tu portais la cravate, le costume trois pièces
et les valises pleines de billets pour graisser les rouages des administrations
un peu poussiéreuses. Tu en as vu, du paysage : des pays sans touristes en
Asie du Sud-Est, des coins reculés en Afrique et des anciennes républiques
soviétiques, dont tu n'as pas même retenu les noms; tous ces paysages, tu les
as regardés de haut tandis que ton jet atterrissait, puis défiler derrière les
vitres teintées des voitures de fonction, avec chauffeur et air conditionné, tu
avais de la chance, c'est ce que tout le monde disait autour de toi, un boulot
bien payé, qui te faisait voyager, un employeur royal, qui n'avait jamais
hésité à récompenser ta fidélité : vacances au Vanuatu, aux îles Fidji, à la
Barbade, tu aurais pu te lasser des îles et des mers vertes mais tu as profité
de tout ça sans compter et tu n'as jamais imaginé que tout cela pourrait avoir
une fin.
Alors tu t’es ramassé. De ton piédestal tu as glissé
jusqu’à sombrer dans cet univers de néant ; et en mode accéléré histoire
de ne t’épargner nuls affres de déchéance. Qui aurait pu penser que ta vie
s’achèverait ici ? 42 ans, aucune descendance et une femme dont le
lointain souvenir n’a véritablement jamais rimé avec sourire. Là, tu marches,
tentant d’annihiler ta rancœur, de confesser tes peurs, d’oublier tous ces
ports sans attaches, sans famille et finalement, dénués de tous vrais amis. Et
la lourdeur de ce bidon, reflétant le poids de cette haine malsaine qui
s’immisce dans chacun de tes atomes jusqu’à te pourrir la moelle. Chaque pas te rapproche
de quelque chose, tu sens que c’est bien plus que de ta voiture, que ta vie se
résume à cela, pas à pas, avancer tout droit. Tu as toujours suivi une ligne de
conduite, ici tu ne fais que suivre le tracé de la route, quelle
différence ? Tu avances dans l’ignorance, espérant qu’au bout il y aura
une solution qui mettra fin à tes réflexions, apaisera ta conscience et
soulagera ton esprit de tout ce que tu as appris. Tu veux oublier, jusqu’à ton
nom, ton identité, tes papiers et ta notoriété déjà passée.
Une automobiliste ralentit, se demandant qui est
l’homme qui marche seul sur le bord de la route au milieu de la nuit. Tu fais
un signe rapide, tout va bien, retournez à votre vie et laissez-moi croupir
ici. Elle réaccélère, retourne à ses ennuis et galères. Qui sait ce qui
l’attend demain, peut-être que son existence s’achèvera dans ses draps, alors
qu’elle rêvera de promotions et de réaliser ses ambitions.
Tu comprends peu à peu que personne n’est libre,
coincé dans ses obligations, les gens ont oublié jusqu’au véritable sens du mot
liberté. Tu croyais l’être pourtant, voyageant au gré de tes envies, te
laissant porter par le vent à l’autre bout du continent. Les mers bleues
glissant sur les plages de sable blanc ne te faisaient ni chaud ni froid, tu
passais ton chemin, bien caché derrière tes vitres fumées à l’abri des
étrangers. Mais cette marche t’ouvre les yeux pour la première fois. Tu as
l’impression de renaître. Une lumière aveuglante, tu vois plus clair, plus
loin, tu sens le monde. L’odeur d’essence emplit tes narines, tu te gaves de ce
parfum enivrant, tu laisses tes cellules s’envahir de cette effluve. Chaque
parcelle de ton corps s’en abreuve. Te voici arrivé au bout de ta marche,
tristement tu comprends que tu dois réprimer ton envie de poursuivre ton
voyage. Ta berline t’attend bien sagement, comme un chien docile qui n’attend
que ton ordre pour partir vers l’horizon.
C’est là que tu saisis. Un déclic immense. Une
détonation au plus profond de ton être. Ton cerveau en ébullition a fondu sous
la révélation. Tu savais, enfin, ce que tu devais accomplir. C’était un désir
tapis au creux de ton esprit, tellement enfoui que tu ne soupçonnais même pas
son existence. Comment avait-il pu rester refoulé toutes ces années ? Tu
prends le bidon, le vide au tiers. Tu auras juste de quoi rouler jusqu’à là. Tu
démarres, allume tes phares, le bidon sur le siège passager t’attirant
irrésistiblement. L’excitation monte en toi, atteignant des niveaux de plaisirs
que jamais tu n’avais cru possible. Même le sexe ne pouvait te procurer cette
sensation exaltante. C’est sans doute pourquoi elle t’avait quitté. Tu manquais
de passion, pour tout. Encore une heure et l’aube serait là, crachant sa
lumière immonde, accordant naissance à un nouveau jour. Mais cette fois, tu ne
le subirais pas. Tu allais faire ton propre choix, choisir ta voie et passer ce
cap. Arrivé chez toi, tu saisis les quelques affaires qui te semblent utiles et
les enfournes dans un sac miteux qui traînait près du tas de bois. Sur le
seuil, tu te retournes et observe ce que tu pensais être un accomplissement, la
réalisation d'un idéal qui ne se révèle que pitoyable emprisonnement. Un regard
et tu ne regrettes rien. Tu retournes à la voiture et pars en direction des
montagnes, ton pied pressant l'accélérateur plus que de raison, mais que
risques-tu ? Une amende? Tout ceci n'aura bientôt plus aucun sens.
L'aube est déjà là, avec sa lumière rosâtre et
son écœurante douceur. Les pics se profilent à l'horizon, découpant l'éclairage
du soleil d'une bien singulière manière, agressive et nette. Le petit sentier
caché entre les arbres meurtrit la suspension de ta voiture, malmenant ta
conduite qui reste cependant déterminée. Le chemin s'arrête, ta voiture aussi.
Toute ta vie t'aura finalement mené sur ce bout de chemin, pas à pas, tu seras
arrivé péniblement et aveuglément sur ce ridicule passage. Tu attrapes le
jerrycan sur le siège ainsi que ton sac minuscule contenant quelques vêtements
et des vivres et sors de l'habitacle. Hissant ton sac sur tes épaules, tu vides
le jerrycan dans ta voiture, aspergeant généreusement les sièges et tapis,
imbibant chaque fibre avec grand soin. Le jerrycan a retrouvé sa place dans le
coffre, le soufre envahit tes narines, une autre odeur délicieuse mêlée à celle
de l’essence, tes sens sont comblés au-delà de tes espérances. Tu lances
l’allumette vers ta voiture, la scène se déroule au ralenti sous tes yeux
subjugués, tu vois chaque tour qu’elle réalise avant d’embraser ta voiture
comme un fétu de paille. La vague de chaleur t’agresse mais tu ne cilles pas,
restant épanoui et ébahi devant ce spectacle magnifique, admirant chaque
dégradé de jaune et de rouge, se mélangeant, créant des infinités de variations
sublimes. Tu observes les paillettes qui montent, qui crépitent, dansant avec
les volutes de fumée, s’éloignant doucement du sol pour s’évanouir dans
l’atmosphère. L’instant a quelque chose de magique et tu sens la cassure en
toi, tes chaînes se brisent et s’envolent à leur tour. Tu restes assis à
contempler le bûcher, le bûcher de tes fautes, de tes erreurs… Les flammes
lèchent et détruisent tout, effaçant ta mémoire, te rendant une page vierge.
Ce
spectacle achevé, tu te redresses, les muscles ankylosés après une si longue
immobilité. L’odeur du feu a investi tes habits et fait désormais partie de
toi. Jamais tu n’oublieras ce matin sur la montagne, où tu as abandonné ton
passé et dis adieu à tout ce qui t’entravait depuis trop d’années. Le soleil
est monté dans le ciel, tu ne t’en étaispas rendu compte,tout absorbé
dans ta contemplation. Tu regardes une dernière fois derrière toi et pars à la
conquête d’une nouvelle existence, peut-être plus épanouissante. Et tu marches,
toi qui n’as jamais fait beaucoup de sport, tu marches. Tu ne sais pas où, ni
jusque quand, mais chaque pas est une délivrance et tu découvres ce qui
t’entoures avec un nouveau regard, un regard d’enfant avide d’apprendre, de
comprendre. Tu es enfin ouvert au monde.
Messieurs dames, ouvrez vos yeux d'artistes et cachez votre pudeur. Ceci n'est qu'un dessin léger réalisé au pastel et crayon aquarelle (petite merveille ces crayons). Je n'avais à ma disposition que deux sortes de couleurs "peau" et du gris, plus les deux crayons aquarelles rouge et bleu. Merci de votre compréhension =)
J'ai toujours aimé les trajets, que ce soit en voiture ou en train. Je ne sais pas pourquoi, mais il m'ont toujours fait réfléchir. En soi, la vie, c'est un trajet? Un Chemin? Certes, il est long, très long, mais cela en reste un. J'ai si peu de vraies réponses aux questions que je me pose. Que nous nous posons tous! Les questions méta physiques habituelles et tout le blabla qui va avec. Mais malgré ce manque de réponses, je tente de me concentrer sur l'avenir, je fais pas à pas, le chemin de ma vie. Chaque pas réussi est une petite victoire sur les problèmes que je rencontre. Faire des projets est parfois si dur,... Qui peut dire où nous serons demain? Je tente d'oublier ces questions. De vivre sans. Je me sens tellement plus légère !